Excellences, Mesdames, Messieurs, Chers Capitaines de l’industrie minière, distingués invités en vos titres et qualités respectifs.
C’est un réel plaisir pour moi de retrouver la grande ambiance du DRC Mining Week en présentiel, après des sessions virtuelles organisées lors de ces dernières années suite aux restrictions sanitaires imposées par la pandémie à covid.
Je remercie sincèrement les organisateurs qui a l’image de l’industrie minière dont je vais parler dans un instant, ne cessent de faire preuve de résilience et de courage pour continuer année après année à perpétuer ce qui est désormais devenu une tradition dans notre pays, malgré les restrictions imposées par la pandémie à covid qui continue du reste à être présente parmi nous.
Dans cette salle aujourd’hui beaucoup d’entre nous ont vu partir des proches qui nous étaient chers, suite à cette pandémie. Que leurs âmes reposent en paix.
Il n’y a aucun doute, notre mode de vie a changé à jamais : nous avons tous appris des nouveaux mots, adoptés des nouveaux comportements tels que la distanciation sociale, le lavage régulier des mains en utilisant des gels hydro alcooliques, des réunions virtuelles en vidéo conférences etc.
Avant de dire un mot sur la manière selon laquelle la RDC a relevé les défis posés par la pandémie, permettez-moi de prêcher pour ma paroisse et rendre hommage ici aux dizaines de milliers de travailleurs de notre industrie minière : Je ne cesserai jamais de le dire, des hommes et des femmes ordinaires qui accomplissent des choses extraordinaires, et qui sont dernière la magie des chiffres impressionnants que nous présentons dans les fora internationaux à travers le monde pour démontrer la puissance minière de la RDC.
Ce sont en effet ces hommes et ses femmes qui donnent un caractère de résilience et de courage à notre industrie minière.
L’historique de notre production minière révèle en effet qu’après les belles performances de production à la fin des années ’80 notre production est parti en vrille chutant de manière vertigineuse de 470 000 T de Cuivre l’an à moins de 10 000 T de cuivre l’an en 2003.
Après la promulgation du code minier de 2002 notre industrie a vu une remontada jamais vue nulle part au monde en passant de moins de 10 000 T de cuivre l’an à près d’un million de Cuivre l’an dans une période d’à peine 10 ans.
Notre industrie a depuis continué à battre ses propres records de production année après année, atteignant l’an dernier encore une fois des chiffres jamais réalisés à hauteur de plus de 1.8M T Cu, plus de 100 000 T de Cobalt, plus de 30T d’or et j’en passe, tout cela dans un contexte de déficit d’infratructuctures et d’énergie, et bien entendu dans un contexte mondial de pandémie à covid.
Comment la RDC a-t-elle su relever les défis posés par la pandémie et accomplir ses performances
Il est bien vrai que l’industrie minière a en son sein une grande diversité sur plusieurs phases allant de l’exploration greenfield à la pleine production en passant par les études de faisabilité, la recherche des financements ainsi que les diverses activités de développement du projet.
Ainsi selon la nature et les phases dans lesquels se trouvaient les projets miniers lors de la pandémie des mesures adaptées au cas par cas ont été prises
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Cependant dans l’ensemble c’est dans la Tripartite Gouvernement – opérateurs miniers – Communautés locales que j’aimerais partager avec vous quelques éléments de réponse.
En effet une solidarité sans précédent entre ces parties prenantes a été vécue durant les moments forts de la pandémie.
1. Concernant le gouvernement :
Aprés la détection du 1er cas officiel de covid en RDC le 10 mars 2020 le gouvernement de notre pays que je félicite ici a sans tergiverser pris les mesures suivantes :
– L’état d’urgence a été déclaré sur toute l’étendue de la république par Ordonnance n° 20/014 du 24 mars 2020 portant proclamation de l’état d’urgence sanitaire pour faire face à l’épidémie de COVID-19
– Cet état d’urgence a été renouvelé 6 fois et a été levé le 22 juillet 2020, cependant plusieurs mesures de restrictions sont restés d’application
– Le gouvernement a continué de faciliter la logistique d’approvisionnement des opérations minières ainsi que l’exportation des produits miniers en dépit des restrictions de trafic à l’échelle mondiale
– Le gouvernement a également autorisé les compagnies minières à appliquer des mesures exceptionnelles de protection des travailleurs qui par milliers ont payé le lourd sacrifice de rester cantonnés sur les sites opérationnels loin de leurs familles pendant plusieurs mois
2. Quant aux opérateurs miniers ils ont pris des mesures exceptionnelles pour :
– Protéger la santé des travailleurs ainsi que leurs familles
– Maintenir l’effort de production
– Eviter les licenciements massifs
-Ils ont également intensifié le dialogue et la coopération avec les autorités sanitaires
3. Et enfin Les communautés locales ont également consenti au sacrifice de voir leurs proches rester internés loin d’elles sur les sites opérationnels, se sont conformées aux mesures prises par les autorités, et sont restées ouvertes au dialogue dans un cadre de concertation permanent
Mesdames messieurs distingués invités, la pandémie a sans aucun doute bouleversé le contexte dans lequel nos sociétés, nos employés, ainsi que nos compagnies fonctionnent.
Au pic de la pandémie les gouvernements ainsi que les compagnies devaient agir rapidement et très souvent dans un contexte d’incertitude au niveau planétaire. Tous devaient trouver des réponses urgentes avec entretemps deux défis majeurs : Gérer de manière responsable la santé publique des populations d’un côté, et de l’autre côté revitaliser l’économie. Car si le secteur minier en RDC a été résilient ça n’a pas été le cas pour d’autres secteurs tels que le tourisme, l’hôtellerie et bien d’autres services qui ont été durement frappés.
Nos compagnies ont réalisé que plusieurs employés peuvent travailler à distance et tenir des réunions en vidéoconférence, réalisant ainsi d’énormes économies en temps et en frais de voyage.
Mais la plus grande leçon à mon humble avis est que dans sa quête pour un monde meilleur, un monde décarboné qui pour cela nécessitera de recourir à des nouvelles technologies qui vont consommer énormément de métaux verts notamment le cuivre, le cobalt, le lithium, le coltan, le nickel, le zinc et autres, nous avons tous une responsabilité devant l’histoire d’œuvrer dans une solidarité encore plus forte afin de léguer un monde meilleur aux générations futures.
Mesdames messieurs distingués invités. Tous dans cette salle nous sommes embarqués dans un vaisseau spatial qui présentement tourne autour de son axe à 1670km/h, et orbite autour du soleil à une vitesse de 67000km/h. Le système solaire lui-même orbite autour de sa propre galaxie à 220km/s.
Pourquoi je parle de tout ça ? Parce que c’est ça notre demeure, là où tous ceux que nous connaissons vivent, là où nos ancêtres ont vécu, et là où les générations futures vivront.
Nous n’avons pas une autre demeure que celle-ci.
Et durant notre bref passage dans cette demeure avant d’aller retrouver notre créateur tout ce dont nous avons besoin nous ne l’obtenons que de deux manières : soit en cultivant la terre, soit en allant creuser dans le ventre de la terre en faisant du mining.
Nous devons donc dans tout ce que nous faisons le faire dans une solidarité agissante et de manière responsable du point de vue social, environnemental et gouvernance.
Le but ultime de faire du mining ne devrait pas être de gagner de l’argent. L’argent n’est après tout qu’un moyen pour atteindre le but ultime qui est celui de partager les richesses crées de manière équitable entre toutes les parties prenantes pour plus de justice sociale et afin de léguer un monde meilleur aux générations futures.
